RÉEMPLOI INTER-CHANTIERS : L’EXEMPLE DU KALEIDOSCOOP

Un tiers-lieu où l’on œuvre pour la transition économique et sociale sur le site de la COOP, dans lequel il y aura espaces de coworking, bureaux, café, boutique responsable, incubateur et salles événementielles ? Evidemment on veut en être !
Lorsque l’on nous a proposé une mission de maîtrise d’œuvre économie circulaire et de réemploi sur le Kaleidoscoop, on a accepté les yeux fermés.

A l’image du lieu, l’idée était de favoriser un vrai travail interchantier pour l’approvisionnement en matériaux. En étroite collaboration avec les architectes Un1on, nous avons été présentes sur différents axes du chantier en :

  • Proposant une assistance à la rédaction des clauses pour les marché des travaux ainsi qu’à la passation des marchés de travaux des entreprises
  • Sensibilisant les entreprises à l’achat de matériaux de réemploi, que ce soit en les familiarisant avec divers acteurs, revendeurs, plateformes numériques ou en les aidant dans l’approvisionnement en matériaux de réemploi.
  • Se mettant à la recherche de la matière ciblée par la démarche de réemploi et la sourcer afin qu’elle puisse trouver une seconde vie

Le fil rouge du chantier dans la partie réemploi a été le PMMA. Derrière cette nébuleuse abréviation se cache du plexiglass orange, caractéristique des années 70. A l’origine, il constituait les gardes corps des façades de la copropriété Saint-Urbain à Strasbourg. C’est à l’initiative des architectes de CNb.archi que ce PMMA a pu vivre une seconde vie. Ces derniers ayant pressenti que ce matériau atypique ferait bon usage ailleurs. Et c’est ainsi que 41 plaques de PMMA (soit 51,94m2) sont devenues *roulement de tambours* : 3 points phones ! Essentiels pour passer des appels sans déranger autrui, ces cabines téléphoniques ont été réalisées par les menuisiers Grisbois. leur matière et leur couleur les rendent aussi pratiques qu’esthétiques : en toute objectivité, on aurait presque envie de passer sa journée au téléphone pour avoir l’excuse d’y rester.

Deux autres points phones du Kaleidoscoop ont aussi été façonnés à l’aide de matériaux réemployés : un en parquet contre-collé issus d’une fin de stock (22m2), et l’autre en double vitrage en ne conservant que les vitres (21m2).

Un autre matériau central dans ce chantier fut le carrelage et la faïence : en excellent état, effet marbré, on avait très envie de les voir figurer dans ce projet. Seulement voilà, il n’y en avait pas assez pour l’intégralité des sanitaires du bâtiment. Qu’à cela ne tienne, les architectes ont fait un gros travail de calepinage pour composer des « toilettes surprises » où un sol, un pan du mur ou quelques carreaux ont été utilisés, créant un visuel unique. En tout, 85m2 de carrelage et de faïence ont été mobilisés pour réaliser les sanitaires, mais également l’espace cuisine du site.

Par ailleurs, les 24 WC et les 21 vasques sont aussi issus du réemploi, et ont été posés par l’entreprise Schuch (et comme Strasbourg c’est un petit village, une partie de ces appareils sanitaires proviennent d’un chantier de déconstruction dont on vous parlera très vite).

Toute cette mission a été une réussite grâce à l’engagement de tous les acteurs et toutes les actrices du projet Kaleidoscoop : le maitre d’ouvrage plus que motivé, les architectes, le novice de l’étape en réemploi  l’entreprise de menuiserie JFG Service à Brumath qui a permis la dépose préservante et le stockage tampon du PMMA.

Cela confirme que pour transformer les pratiques et faire évoluer les mentalités, nul besoin d’être un expert du réemploi, il est surtout essentiel de s’allier !

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